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La bataille de la Hougue

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La bataille de la Hougue Empty La bataille de la Hougue

Message  muche Sam 13 Juin - 18:50

La catastrophe de Saint-Vaast-la-Hougue ou les "Suittes funestes d'un glorieux combat"

L'année 1692 s'inscrit dans le long conflit qui oppose le royaume catholique de France à la plupart des pays d'Europe, réunis sous l'appellation de Ligue d'Ausgbourg, alors même que la marine française, récemment réorganisée par le ministre de la marine Jean-Baptiste Colbert, semble enfin pouvoir se mesurer aux flottes étrangères, y compris à la très puissante armée navale anglaise. La déposition du trône d'Angleterre du cousin de Louis XIV et très catholique Jacques II par le protestant Guillaume III d'Orange permet à la France d'envisager un débarquement français en Angleterre afin de rendre son trône à Jacques II.

Mais l'ensemble de la flotte française ne peut être réuni à la date choisie, et c'est seulement avec une quarantaine de vaisseaux que Tourville, vice amiral de France, décide d'affronter le 29 mai 1692, dans la Manche, les quatre-vingt dix vaisseaux de l'armée coalisée ennemie. Au soir de la bataille, les plus gros vaisseaux français, incapables de franchir le raz Blanchard et de gagner les abris des côtes bretonnes, sont contraints à chercher refuge dans les baies du Cotentin. Le vaisseau amiral le Soleil Royal, et deux autres bâtiments sont incendiés au lendemain de la bataille devant Cherbourg par les brûlots et les chaloupes anglaises. Les 2 et 3 juin, ce sont douze autres vaisseaux français qui subissent le même sort dans la baie de la Hougue, les plus gros bâtiments au pied de l'île Tatihou, les vaisseaux de moindre tonnage dans une rade voisine, derrière le fort de la Hougue.

"Suittes funestes d'un glorieux combat", comme les a qualifié Pontchartrain, ministre de la Marine de l'époque, ces épisodes douloureux ne paraissent néanmoins laisser qu'une empreinte peu profonde dans la marine de Louis XIV. Dès 1693, les quinze vaisseaux disparus seront remplacés au sein de la flotte royale. Les recherches minutieuses, conduites directement depuis Versailles, tant à Cherbourg qu'à la Hougue, ont par ailleurs permis de récupérer la majeure partie de l'armement des navires, canons de fonte et de fer, "fesrailles, fustailles, boulets, voilles, et cables", sans oublier les poudres et les pièces de bois.
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Message  muche Sam 13 Juin - 18:50

La bataille de la Hougue - Opérations



Engagé à la fin des années 1980 dans un vaste programme de réhabilitation de l’île dont il souhaitait faire un pôle touristique et culturel et un lieu muséographique dédié au monde maritime, le Conseil Général de la Manche proposa au Drassm de réaliser, en 1990, l’expertise approfondie des vestiges des épaves de la bataille de la Hougue, puis, dès 1991, la fouille archéologique. Financé par le département de la Manche, ce programme de fouille a réuni au fil de six campagnes, de 1990 à 1995, plus de 100 spécialistes de quinze nationalités différentes, qui ont consacré au site près de 5 000 heures de travail sous-marin et plus de 29 000 heures de travail à terre. Le premier résultat tangible de cette très lourde opération fut l’inauguration, dès 1992, du musée maritime de l’île Tatihou. Le Ministère de la Culture et le Conseil Général de la Manche avaient en effet admis dès 1991 que les mobiliers provenant des épaves de la Hougue constituaient un fond suffisamment probant pour justifier la création de cette nouvelle entité muséographique.

Voué en période de conflit à l’embarquement de près de 1000 hommes, officiers, soldats et matelots, chacun des vaisseaux de la Hougue était une redoutable machine de guerre, autant qu’un lieu de vie où un microcosme social hiérarchisait ses relations au service d’une plate-forme à canons.

Dès l’origine, l’étude archéologique a été conduite selon une démarche à la fois comparative et globale des cinq épaves car ces vaisseaux de premier rang, armés de 80 à 84 canons, témoignent tous de la première marine de Louis XIV. Bâtis entre 1665 et 1691 dans trois ports différents, Toulon, Rochefort et Brest, signés de quatre maîtres charpentiers, ces héritiers directs des réformes initiées par Colbert constituent donc une base de données parfaitement représentative des méthodes et techniques de construction utilisées quasi simultanément à la fin du XVIIe s. dans les principaux arsenaux du royaume. A ce titre, les navires de la Hougue constituent donc des témoignages essentiels et pour l’heure sans égal sur la marine française de la fin du XVIIe siècle.

Le caractère fragmentaire des vestiges, consécutif autant aux campagnes de récupérations intensives programmées après le naufrage qu’aux effets de l'érosion marine, justifiait par ailleurs qu’on envisage une étude collective des témoignages mobiliers préservés afin de constituer des séries plus pertinentes. De 1990 à 1995, l'étude archéologique s’est donc articulée autour des trois axes de recherche suivants :

*

méthodes et techniques de construction navale,
*

approvisionnement des arsenaux en matériaux de construction et avitaillement,
*

analyse typologique et fonctionnelle du mobilier archéologique découvert.
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Message  muche Sam 13 Juin - 18:51

La bataille de la Hougue - Résultats
L’art des maîtres de hache

Les cinq épaves, numérotées de A/B à F pour les besoins de l’étude archéologique, gisent par quelques mètres de fond au pied de l’île Tatihou. Elles se présentent comme de vastes et massifs ensembles de chêne préservés sur près de 50 mètres de longueur. Seuls les sites A/B et E ont fait l'objet d'une fouille extensive. Les épaves C et F ont été pour leur part étudiées dans le cadre de sondages ponctuels cependant que l’ensemble D n’a fait l’objet que d’un bref diagnostic.

L'étude de la structure architecturale de chacune des épaves, notamment de l’échantillonnage des pièces et de la conception des carènes, a conduit à isoler des critères d’identification suffisamment fiables pour reconnaître chacune des épaves avec beaucoup de vraisemblance. Ce travail a du même coup permis de mieux caractériser les solutions techniques développées dans chaque arsenal par les maîtres charpentiers constructeurs des vaisseaux de la Hougue. Chevillée exclusivement en bois et faisant appel à une membrure construite par assemblage latéral, l’épave A/B a ainsi été identifiée comme le Saint-Philippe, construit par Gédéon Rodolphe à Toulon en 1665.

Pourvue d’une même membrure à assemblage latéral, mais associée cette fois à des caractéristiques apparemment plus récentes, l’épave C a été reconnue comme celle du Magnifique, autre navire bâti à Toulon mais par François Chapelle en 1680. Construites de manière identique, sur membrure double, et témoignant de traits similaires, les épaves D et E ont été pour leur part identifiées comme les deux vaisseaux le Foudroyant et le Merveilleux lancés en 1691 à Brest par le charpentier, d’origine napolitaine, Blaise Pangalo. L’épave F, enfin, qui se distingue nettement des quatre autres par des caractéristiques de construction tout à fait singulières, a été identifiée comme celle de l’Ambitieux, navire conçu à Rochefort par Honoré Malet, en 1691.

Les charpentiers qui ont bâti les vaisseaux de la Hougue ont inscrit dans le bois l’expression de leur compétence mais aussi leurs lacunes et leurs tâtonnements. La présence d’aubier, voire d’écorce, sur les bois de construction, l’existence d’un soufflage externe à la flottaison sur l’épave E ou l’usage de matériaux de comblement destinés à dissimuler certains défauts dans l’assemblage des charpentes, révèlent aujourd’hui la mise en œuvre de solutions palliatives probablement dissimulées aux inspecteurs du roi. C’est pourquoi, à côté des sources écrites ou iconographiques, la trace archéologique de ces solutions techniques n’a pas de prix.



Une collection archéologique de référence

On pouvait supposer que l’affectation à l’espace atlantique de ces cinq vaisseaux de qualités nautiques équivalentes avait engendré un environnement matériel commun. Et, de fait, l'étude comparative des épaves a mis en évidence de nombreuses similitudes parmi les vestiges matériels découverts sur le site.

Les quelques six cents objets mis au jour ont offert sur le gréement, la tonnellerie, l’armement, la vaisselle, les outils et les objets personnels, une base de données bien datée, fondée sur des vestiges d’un synchronisme parfait. Les prélèvements systématiques d’essence opérés sur les objets de bois ont révélé, tantôt une spécialisation manifeste des essences, tantôt une sélection d’apparence plus hétéroclite. Ainsi, l’analyse des rouets de poulie a-t-elle démontré qu’on avait mis à contribution pour les tourner aussi bien du frêne, du noyer ou du gaïac que de l’érable, du houx ou du hêtre. Pour autant, si l'on met les résultats de ces analyses en perspective avec la dimension des rouets étudiés, on observe que le frêne est réservé aux seules pièces de petit diamètre alors que le gaïac et le noyer sont utilisés pour les rouets les plus grands. L’usage fort marginal du gaïac mis en évidence par les séries des épaves de la Hougue pour les pièces de poulierie semblait par ailleurs contredire les informations déduites de l’étude des sources bibliographiques. L’étude d’archive menée à la Hougue montre cependant que cette marginalisation du gaïac est sans doute à mettre en relation avec les difficultés rencontrées au même moment par l’intendant du port de Brest pour s'approvisionner en cette essence exotique qu’il juge fort bonne. La très faible représentation du gaïac parmi les pièces de poulierie des épaves de la Hougue procède donc probablement bien plus d’une pénurie conjoncturelle que d'un choix sélectif….

Cet exemple montre bien l’importance de croiser, quand c’est possible, systématiquement l’ensemble des informations architecturales et matérielles recueillies sur les épaves avec les sources historiques disponibles, correspondances des ports, traités, ordonnances royales ou marchés d’achat de matériaux… Initié à la Hougue dès les premiers jours de l’étude archéologique, ce travail d’analyse critique a de fait largement contribué à valoriser le corpus de données jailli de l’étude archéologique, au point de l’élever au rang de corpus de référence pour la connaissance de l’armement et de la vie à bord des grands vaisseaux de la marine de Louis XIV.
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Message  muche Sam 13 Juin - 18:51

La bataille de la Hougue - Pour en savoir plus



L’Hour, M. et E. Veyrat, 1999, « Les épaves de la bataille de la Hougue (Manche) : l’art de bâtir les vaisseaux sous Louis XIV », dans Construction navale maritime et fluviale : approches archéologique, historique et ethnologique. International Symposium on Boat and Ship Archaeology 7 (ISBSA), 1994. Musée Maritime de Tatihou. Paris CNRS, p. 243-251.





Détrée, J.-F. (dir.), 1996, Des vaisseaux et des Hommes. Catalogue de l'exposition (6 juin-31 octobre 1992). Musée maritime de l’Île de Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue.


Musée maritme de l’Île de Tatihou, 1999, Évocation de la Bataille de la Hougue (1692) et des fouilles archéologiques sur ses épaves. Musée maritime de l’Île de Tatihou, Saint-Vaast-la-Hougue.



Site Web du Musée maritime de l'Ile Tatihou
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